Ressentir ses envies
De quoi ai-je envie ? De quelle manière suis-je en vie ?
L’envie est un mouvement, celui appartenant à la vie, comme une force motrice propulsant en avant, vers ….
Quelle est cette manière, m’étant propre, bien spécifique à moi-même avec laquelle je m’élance pour aller dans le monde et parvenir à satisfaire mes envies? et en quoi sont-elles si différentes de mes besoins ? comment les distinguer.
Envie et besoin sont donc liés et l’accomplissement en prend-il un autre chemin ?
L’envie s’accompagne du désir et en cela il rejoint le cycle du contact, ressentir, discerner, pré-contacter, s’acheminer vers, discerner à nouveau, s’engager, se réjouir, se nourrir, jouir de quelque chose nous apportant de la lumière dans le geste, quelque chose venant nourrir notre expérience et notre personnalité.
J’ai envie, j’ai envie de faire pipi dira un enfant.
J’ai envie de fraises dira une femme enceinte.
J’ai envie de rencontrer quelqu’un
J’ai envie de vivre au bord de la mer
J’ai envie de travailler de mes mains
J’ai envie de vacances, partir loin…
J’ai envie de paix
il est facile d’observer qu’il nous serait possible de changer le mot envie par j’ai besoin.
L’un serait-il plus fin que l’autre dans son sens ?
L’un dénommant ce qui apparait comme essentiel à la vie, nécessaire…
Et l’autre pouvant relever du registre superflu, selon certaines conditions de vie, de croyances ou de culture.
L’envie s’accompagne de désir, désirer quelque chose (un objet), quelqu’un (un sujet) pour dire au fond ce désir d’être avec elle (cette personne) et créant ainsi une nature de contact, une certaine relation, un lien particulier…
Dire envie, semblerait plus poétique, plus léger, comme pour édulcorer un vrai besoin et atténuer la conscience de ce besoin, avec, peut-être l’impossibilité momentanée d’y répondre, de le satisfaire par manque d’appui, d’adoucir la véritable émotion dissimulée.
Accueillir ses envies, regarder ce qu’elles peuvent dire de notre manière de vivre, si elles nous amènent vers des regrets ou vers des joies.
Regarder, si nous les jugeons, les brimons, les refoulons et participons à en faire le lit de la jalousie, celle de croire que l’autre arrive à posséder quelque chose là où nous nous ne parvenons pas à avoir.
Il s’agit d’être et non d’avoir, lorsqu’il est question d’envie.
Et moi, de quoi ai-je envie en ce moment, si je prends le temps de réfléchir un peu ?